Tout va trop vite.
On voudrait tout faire en même temps, être partout à la fois. On s'arrange pour gagner du temps, on avale son café en vérifiant son agenda, on prend son petit dèj' en regardant ses mails. On presse le pas en regardant sa montre, on espère qu'on n'a rien oublié, on monte les marches deux par deux. On serre le poing, on grince des dents, on regrette nos étourderies de la veille, on espère ne pas être en retard demain, et puis qu'est-ce qu'il a, lui, à me regarder comme ça ?
On passe à côté de tout. On analyse, on interprète, on rumine, on anticipe ; on est dur envers les autres, très dur envers soi-même. En fait, je crois qu'on passe notre vie à faire - faire mieux, faire plus, faire plus vite - alors qu'il serait si simple, de temps en temps, de se contenter d'être.
Comment je me sens, là, tout de suite ? Quel est le rythme de ma respiration, la température de la pièce, quels sont les sons, les odeurs qui m'entourent ? Pourquoi ne pas s'arrêter, là, maintenant, et ne plus être qu'observateur, un curieux qui regarde autour de lui sans jugement, sans a priori ?
Alors si aujourd'hui l'envie vous prenait de vous asseoir, tranquillement, avec une bonne tasse de chocolat chaud, j'ai envie de vous dire : faites-le - et faites-le pour de vrai. Pas besoin de télé, pas besoin de portable ; les infos et la liste de courses peuvent attendre. Qu'il est confortable, ce canapé, et qu'il sent bon, ce chocolat, bon sang ; qu'elle est douce, cette vapeur tiède qui vous chatouille les narines pendant que vos papilles salivent déjà à l'idée de goûter cette petite douceur, de savourer ce petit moment que vous vous offrez.
Vous pouvez même dessiner votre tasse, si ça vous dit. Et peu importe que le résultat soit imprécis, un peu bancal, pas très joli. On s'en fiche. Vous aurez pris le temps. Le temps de faire une pause. De regarder. Voilà.